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Le sociologue et historien Jean-Louis LeBlanc anime une causerie sur l’histoire de Saint-Louis de Gonzague, ce soir, au chalet de la Pointe-Tracadigash à Carleton. Dès 19h30, il racontera l’histoire des bâtisseurs et les étapes marquantes de son village natal, dont le cœur a été fermé par le gouvernement en 1974.
«Quand
est monté le premier citoyen, Louis L’Italien, en 1864, il s’est installé juste
ici, dans le bas du chemin», explique Jean-Louis LeBlanc, en nous désignant de la main l'endroit où s'est bâtie la famille L'Italien, sur le dénommé rang 3, à Saint-Louis.
C’est là que tout commence, il y a 150 ans. Dans cette foulée de création de villages dans l’arrière-pays, Louis L’Italien arrive de Saint-Octave de Métis et s’établit à l’automne 1864 avec sa femme et ses 10 enfants. Il devient le premier habitant de Mission Saint-Louis.
À l’entrée du village,
s’impose toujours la maison d’Elzéar Thériault, qui a marié l’une des filles de
Louis L’Italien et acheté un terrain, face à la maison familiale.
Ce terrain est un joyau historique. Des recherches ont lieu actuellement sur la petite cabane près de la grange. «C’est probablement un des premiers bâtiments qu’il y a eu ici. On pense que ce serait la première maison d’Elzéar Thériault, quand il a acheté le terrain en 1868, avant qu’il construise la maison qu'on voit aujourd'hui», relate l'ancien citoyen de Saint-Louis.
Le village continuait de se
développer. Plus il y avait de gens, plus le territoire s’étendait dans l’arrière-pays. Un grand secteur fut défriché, l'avenir y était prometteur.
C'est là qu'est venu le rang Biron. Mission Saint-Louis devint Saint-Louis-de-Gonzague. On trouvait, sur ce rang principal, l’école, l’église et l’épicerie, entre autres. C'était le coeur du village, là où tout prenait vie. Jean-Louis LeBlanc se souvient des spectacles de majorettes qui se déroulaient dans le rang. On comptait, à un moment, 700 habitants dans le village.
Photos: Facebook «Ancien résident Saint-Louis de Gonzague»
Puis, dans un mouvement de
fermeture des villages de l’arrière-pays, le gouvernement du Québec ferme le
rang Biron. Pas le village, juste le rang principal.
Ainsi, les résidents du rang obtiennent une compensation financière pour leur expropriation. Les gens qui habitaient autour, eux, perdent tous leurs services de proximité. Ils furent donc, en quelque sorte, forcés de déménager, mais à leurs propres frais. «Quand on voit les maisons déménager, les maisons être brûlées, c’est beaucoup d’émotion. Fermer un village, défaire l’église, l’école… c’est un moment très émotif», se souvient l'historien.
Photo de gauche: Facebook «Ancien résident Saint-Louis de Gonzague»
Maintenant, une cinquantaine de citoyens permanents sont établis sur le territoire. Certains habitants ont résisté à la fermeture et de nouveaux arrivants s’y sont établis au fil du temps.
De l’ancien village, il ne reste que les artères principales, les marches de l’épicerie et quelques maisons de l’époque. Mais Saint-Louis survit dans l’esprit de ses anciens résidents, comme c'est le cas pour Jean-Louis LeBlanc: «Quand on est né ici, on a connu l’air pur, la liberté, on pouvait faire divers sports, diverses activités, on était tellement bien, tellement heureux. Quand on revient ici, c’est ce sentiment-là qui nous revient.»
Comme le village fête cette
année ses 150 ans d’occupation, plusieurs activités seront organisées du 10 au
12 octobre prochain pour commémorer les bâtisseurs et l’histoire particulière
de Saint-Louis. Pour en savoir plus, vous pouvez visiter la page Facebook «Ancien
résident Saint-Louis de Gonzague» .
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